Hugo Kasperski

CLERMONT-FERRAND
Si vous cherchez le boxeur Hugo Kasperski, c’est au sommet du monde que vous le trouverez… ou bien dans la boutique d’accessoires de moto qu’il a créée, il y a près d’un an. Tentez également votre chance plus tard dans la soirée, dans quelques lieux branchés de la capitale auvergnate. Si son programme d’entraînement le lui permet, il devrait y partager un verre entre amis. Où que vous le croisiez – soyez-en en certain –, vous rencontrerez un jeune homme épanoui, qui n’a qu’un seul objectif : se faire plaisir, sur le ring comme dans la vie.
La boxe, ce n’est pas son métier : c’est sa passion. Et le titre de champion du monde espoir WBC, décroché samedi 6 novembre à Genève dans la catégorie des super-moyens, n’y changera rien. Le jour où le bonheur d’enfiler les gants disparaîtra, il « laissera tomber, sans réfléchir une seconde ».
Histoire de punch
Hugo aime la boxe. Depuis toujours. C’est à 6 ans que la beauté de cette discipline lui apparaît. Il n’a ni modèle, ni parent boxeur. Il aime la boxe pour ce qu’elle est, c’est tout. Le problème, c’est que sa mère refuse qu’il s’inscrive. Difficile c’est vrai, quand on ne connaît pas ce sport, de laisser son enfant monter sur un ring pour encaisser des coups… Mais Hugo est tenace : à 14 ans, sa passion intacte, il intègre la section boxe de l’ASM. C’est là qu’il rencontre son entraîneur, Tony Maulus : ces deux-là ne se quitteront plus. Dès ses premiers combats, Hugo rassure ses proches : les coups, c’est lui qui les donne. C’est un puncheur, un vrai (*).
Après 38 combats amateurs dont 30 victoires et 5 titres de champion d’Auvergne, il lui faudra à peine 30 secondes pour envoyer son adversaire au tapis lors de son premier match professionnel, à 19 ans. S’ensuivent de nombreuses victoires – souvent expéditives – et des titres prestigieux : vainqueur du Tournoi de France professionnel, vainqueur de la Coupe de France internationale. Puis un coup de téléphone, en août dernier, qui va tout accélérer. Hugo apprend qu’il va combattre pour la ceinture de champion du monde. Deux mois d’entraînement, douze kilos perdus et six rounds plus tard, l’objectif est atteint, il lève les bras au ciel.
Histoire de détermination
Ce goût du défi, cette rage de vaincre, Hugo en a fait sa marque de fabrique, bien au-delà des salles de boxe. Quand à 14 ans il quittait les gants pour se plonger dans ses cahiers et penser à son avenir, c’était avec la détermination d’un champion, d’un conquérant. Pourtant, très vite, il ne se sent pas à l’aise sur les bancs de l’école. Dyslexique, ses efforts pour « obtenir la moyenne » sont souvent vains. Il s’accroche : après l’obtention de son brevet technologique, il tiendra jusqu’à la première année d’un Bac pro commerce. Mais les études, c’est long, fastidieux. Et lui, comme sur le ring, il veut foncer, frapper fort d’entrée.
À 22 ans, il décide de monter sa propre affaire. Un an plus tard, il est fier du travail accompli. « Je sais qu’une carrière de sportif de haut niveau, c’est éphémère. La moindre blessure et hop, tout s’arrête. Ce que je construis à côté depuis un an, ça c’est du solide...» Avant d’ajouter « En fait la boxe, ce n’est que du bonus ».
Mauvais élève à l’école et surdoué de la boxe, Hugo a fait le pari de tout réussir. Au lendemain de son triomphe de Genève et à quelques mois de la naissance d’une filiale de son entreprise dans le sud de la France, le chemin du succès semble tout tracé.
* Hugo Kraspreski a remporté 14 des 15 combats professionnels qu’il a réalisés, dont 11 par KO ou par arrêt de l’arbitre.
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